Le cancer du sein est une maladie complexe qui est notamment influencée par l’hérédité. Dans un souci de simplification, nous distinguerons une composante monogénique et une composante polygénique dans les facteurs de risque génétique liés au cancer du sein.

Deux types de tests peuvent aider à évaluer ces différents risques :

Les tests génétiques dits de haute pénétrance et les scores de risque polygénique (dits PRS pour “Polygenic Risk Score”).

Bien que ces tests tendent vers un objectif commun, ils diffèrent significativement en termes de portée et d’utilité clinique.

Tests Génétiques Haute Pénétrance

Ces tests sont basés sur l’identification de mutations dans des gènes spécifiques, qui ont un impact majeur sur le risque de développer un cancer du sein. Ils sont principalement prescrits pour des femmes ayant des antécédents familiaux significatifs de cancer du sein ou d’autres cancers associés.

Les gènes les plus connus dans ce contexte sont BRCA1 et BRCA2. Des mutations pathogènes dans ces gènes augmentent considérablement le risque de cancer du sein, souvent au-delà de 50 % au cours de la vie.

Ces tests ont donc un fort impact. Les mutations pathogènes identifiées confèrent une augmentation significative du risque de développer un cancer. Ainsi, une femme porteuse d’une mutation BRCA1 ou BRCA2 aura un risque beaucoup plus élevé que le risque dans la population générale.

Sur la base de ces tests et des recommandations en vigueur, des décisions cliniques importantes telles que la surveillance accrue et les interventions préventives pourront être prises.
A noter qu’on parle ici de risque et que même si ce risque est plus élevé, une femme porteuse d’une mutation pathogène dans un de ces gènes ne développera pas obligatoirement un cancer du sein.

Un résumé graphique est fourni ci-dessous :

Les Scores de Risque Polygénique (PRS)

Le PRS évalue aussi le risque de cancer du sein, mais en combinant les effets de nombreux variants génétiques, chacun ayant un impact faible mais cumulatif sur le risque de la maladie.

Ces scores sont dérivés de l’analyse de multiples SNPs (polymorphismes d’un seul nucléotide, Single Nucleotide Polymorphisms en anglais) identifiés à travers des études d’association à l’échelle du génome (GWAS pour Genome Wide Association Studies en anglais).

L’impact du PRS est donc variable dans la mesure où chaque SNP contribue peu au risque total, mais la somme de leurs effets peut conduire à une augmentation significative du risque.
En cela, il est complémentaire aux tests de haute pénétrance dans la mesure où il peut aider à identifier les femmes à risque modéré à élevé non porteuses de mutations de haute pénétrance et donc à affiner les stratégies de prévention et de dépistage.
Le modèle CanRisk permet notamment l’intégration du PRS dans le calcul du score de risque global. A noter qu’un PRS peut également s’avérer protecteur et diminuer le risque initial